Le Xinjiang

Pékin, puis le Xinjiang, aux frontières du Pakistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan…

Pékin, puis le Xinjiang, aux frontières du Pakistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan…

Pékin

Mais tout d’abord une courte escale à Pékin.
Pékin, c’est trop grand
Les distances sont considérables. Je ne suis pas allé revoir ce que j‘avais vu il y a une dizaine d’années.
Un peu perdu un jour, des mamies pékinoises m’ont gentiment indiquées le bon bus, elles prenaient le même, et m’ont accompagné jusqu’à la station de métro que je cherchais désespérément. Xièxiè.
Et heureusement que chaque soir, un vieux copain pékinois m’a fait découvrir de délicieux restaurants.
De nuit, dans sa Peugeot ? (t’as vu j’ai acheté une voiture française) on a remonte une avenue sur des kilomètres jusqu’à la place Tiananmen…mais ingarable…
Le centre d’art contemporain dénommé 798 est relativement intéressant. Ancienne usine désaffectée, 600 hectares… C’est ici que certains peintres Chinois ont commencé à recevoir une reconnaissance internationale.

Pekin 798 . zone d'art contemporain Chinois

Urumqi

Urumqi, Province du Xinjiang. Taxi vers l’hôtel Maitian, une petite heure à cause des embouteillages. Ce n’est qu’ensuite que j’ai su qu’il y avait une navette beaucoup moins chère qui s’arrêtait à deux pas de cet hôtel. Rien de particulier, hôtel de voyageurs, mais central. Personnel courtois. WIFI.
Rencontré trop rapidement une adorable famille française et leurs cinq enfants qui profitent d’une année sabbatique en Asie. uneanneedegagnee.blogspot.com. Blog interdit de lecture en Chine… car soutenu par Blogger. On se demande bien pourquoi.
Je les retrouverai tout aussi rapidement 3 semaines plus tard, toujours aussi enthousiastes.

Ça peut servir
A 2 minutes à pied, il y a, si besoin était, un grand hôpital où je me suis rendu pour terrasser un gros rhume. Chacun sa méthode, mais, en Chine, je préfère consulter un médecin plutôt que d’acheter n’importe quoi dans une pharmacie. Note. En Chine on trouve deux types de pharmacie. Les vraies de médecine chinoise traditionnelle et les pharmacies dites « occidentales »’. Ensuite on trouve ce que j’appelle des « débits de médicaments » ou un personnel non formé vous refilera n’importe quoi… Et plus c’est cher…
Bref, j’arrive à 08.15 et une queue bonhomme d’une bonne soixantaine de personnes attend déjà, sans tricheurs, ce qui est rarissime en Chine. Hôpital flambant neuf, sol en marbre, mais seulement cinq malheureuses chaises, pauvres personnes âgées qui doivent rester debout plus d’une heure, quelques habitués ont apporté leur pliant. Peut-être que les tricheurs respectent les hôpitaux… à moins que les patients ne supportent pas les tricheurs.
09.00 heures, ouverture de deux guichets sur six, je règle 7 rmb, puis, muni de mon récépissé, je vais attendre le médecin qui ne commence à consulter qu’à partir de 09.50 heures.
Comme dans tous les hôpitaux publics en Chine, le médecin reçoit dans son cabinet plusieurs patients à la fois et donc tout le monde est au courant de votre maladie. Le médecin m’a bien ausculté, prescrit des médicaments que je suis tout d’abord allé payer, 150 rmb, puis retour chez le médecin pour qu’il m’indique la posologie.
A 11.00 heures, c’était terminé. Il faut avoir du temps en Chine. Le traitement a été efficace.
La même manip me prend une heure à Taipei, cherchez l’erreur.

Avril à Urumqi. Grand soleil, ciel limpide bleu, mais à l’ombre, il fait frais. (L’hiver, c’est moins 20 degrés minimum…) Pas grand-chose à voir, pour ne pas dire rien à voir. Des dizaines et des dizaines de hauts immeubles en construction, des embouteillages ‘’pékinois’’…
Le Grand bazar est minable et les vendeurs pas amènes du tout. Une visite au musée vaut quand même la peine. Le grand parc à coté de l’hôtel Maitian tient plus de la maison de retraite que d’un parc. Il est triste, suranné, poussiéreux et il y a même quelques arbres en plastique fluo, sans doute pour égayer l’hiver. De vieux messieurs, munis de leur pinceau géant à l’eau et d’un cahier d’exercices à la main tracent d’élégants caractères traditionnels éphémères sur le sol.
Traditionnels. Ceux utilisés à Hong-Kong et à Taiwan, par opposition aux moches caractères simplifiés utilisés en Chine.
Bon dîner avec un contact de Couchsurfing et bonne soirée.

Urumqi

Départ pour Turpan

Quitté l’hôtel d’Urumqi et, à 3 minutes à pied de l’hôtel, emprunté un bus bondé comme un jour de grève dans le métro parisien. Au pied de la porte du bus, à ma gauche et à ma droite deux jeunes pétasses essayaient de me passer sur le corps, bien que la largeur de la porte soit plus ou moins équivalente à la largeur de mon sac-à-dos et malgré les hurlements de la conductrice à leur égard.  Avec mon gros sac-à-dos j’avais du mal. La conductrice, charmante, m’a dit de le poser sur le moteur, ce qui était super sympa et ainsi je restai près d’elle ayant trop peur de me retrouver au milieu sans pouvoir ni savoir où descendre.
Ce serait trop simple si le bus s’arrêtait juste devant la gare des cars. Non, il s’arrête plus loin , mais en passant devant, elle m’a dit : « voilà la gare » et mimé que je devrais y aller à pied. 5 minutes.
Il y a des cars toutes les trente minutes pour Turpan.
Désolation. Je n’avais encore jamais vu de contrée si triste. Paysage de caillasse et ciel gris pendant trois heures. Le ciel d’azur d’Urumqi avait disparu. Quelques masures, quelques usines crachant de la fumée, et, sur 80 kilomètres de long (dixit le guide papier), des centaines d’éoliennes qui ne tournaient pas faute de vent. Puis quelques arbres qui commençaient à verdir, et des fruitiers éclatant de fleurs. On descend très doucement puisque Turpan est à 164 mètres sous le niveau de la mer, et je me suis surpris à décompresser mes oreilles.
Le car était climatisé. Il fait 28 ici et, habillé chaudement, j’ai commencé à ranger ma doudoune – bien agréable lorsqu’on est à l’ombre à Urumqi -, avant de chercher l’hôtel. 3 minutes à pied.
L’hôtel Dong Fang est à 20 mètres de la gare. Heureusement qu’une relation locale de couchsurfing avait réservé pour moi et qu’un gentil couple de Ouighours a aidé l’employée, qui ne parlait pas Chinois, à remplir ma fiche d’hôtel rédigée en chinois sans « sous-titres » en anglais.
C’est glauque à souhait, comme généralement tous les hôtels proches des gares, mais très pratique pour reprendre un car, et central. 110 rmb. Un lit moins dur qu’à Urumqi et de l’eau chaude à volonté dans une salle de bains en marbre. Très calme bien que donnant sur la rue..Mais bon, heureusement que pour dormir j’ai mon « sac-à-viande », propre.
Puis, par hasard « Pinot simple flic » est venu à l’hôtel contrôler mon passeport. On a bavardé (il ne m’a pas « questionné ») et il m’a spontanément invité chez lui.
On a d’abord marché et fait 4 pharmacies d’où il est ressorti bredouille, jusqu’à ce que, par hasard, ce soit moi qui en voie une où il a trouvé son bonheur, puis on est allé chez lui. Appartement spacieux très joliment décoré de style ouighour. On a bu un bon thé parfumé, pas un insipide thé chinois, et grignoté la spécialité locale, des raisins secs. Son uniforme, c’est un blouson bleu avec, sur le poignet d’une des manches, un petit POLICE brodé en blanc. Pas de signe chinois. Ce n’est pas le commissaire, le commissaire ne doit pas contrôler les passeports dans les hôtels minables.
Il m’a déposé dans un salon de massage de pieds « sérieux » où j’ai été remis sur pied.
Quinnan Lu est une très longue et large avenue, en partie piétonne, intégralement couverte d’immenses tonnelles de vignes naissantes, dont l’ombre rafraîchissante doit être oh combien appréciée l’été, mais je les raterai puisque ce n’est pas encore la saison.
Il faisait 28 degrés et le soleil se couche à 21h 30
L’été, il peut faire jusqu’à 43 degrés, voire plus. Le climat est particulièrement sec. L’on dit qu’il ne pleut jamais ici.
Un petit tour au marché, en face de la gare des cars. Rien de chinois. Ici, c’est le pays des Ouighours et probablement d’autres minorités « appellation chinoise » que je ne sais pas encore distinguer. Pains, pastèques et ananas à la poussière, soieries et soieries en polyester, vêtements, chaussures, tapis, parfums, patchoulis, couteaux, onguents, barbiers, fruits, glaces « italiennes », fruits secs, des dizaines de raisins secs de toute taille, vert, noir et rouge sombre, thé, fleurs séchées, cardamone, épices, vendeurs de bois de cerf aux vertus soi-disant aphrodisiaques, et tant d’autres produits dont je connais ni l’origine ni l’usage. A 20 centimètres au-dessus du sol, de grandes barres « casse gueule » en acier incassable découpent le marché en zones pour les interdire aux véhicules.
Les gens sont beaucoup plus souriants qu’à Urumqi. De nombreux gamins me lancent des « Hello », de rares commerçants ne tirent pas une gueule longue comme ça. Mais bon, je n’ai pour l’instant passé que quelques heures.
Deux adorables gamines qui faisaient leurs devoirs sur le trottoir sur une borne en pierre, scène courante en Chine, se sont enfuies à ma vue en laissant cartables et devoirs. Elles ont joué à se faire peur. Patatras. Alors que je revenais sur mes pas un peu plus tard, elles se sont à nouveau enfuies en courant et en hurlant…
Au marché, en face de la gare, j’ai pris en photo une jolie porte en bois peinte, et un jeune con de barbier, un gamin imberbe, m’a fait un scandale parce que je prenais la porte en photo. A regret, j’ai gardé mes insultes chinoises. J’eusse été accompagné de « Pinot simple flic », qu’il ne l’aurait pas ramenée…
Je suis rentré chez son voisin et lui ai demandé si je pouvais me faire raser le lendemain, grand sourire, mais bien sûr. De vieux Ouighours à la peau burinée se faisaient raser et masser délicatement le visage.  Ca doit être super, cela me rappellera mon rasage en Turquie au 20ème siècle.
De retour à l’hôtel, j’ai branché la bouilloire, et immédiatement tout l’étage (y compris ma chambre) a disjoncté. Les voisins sont sortis dans le couloir, y compris un commerçant pakistanais qui m’a salué d’un « Salam Alikum » puis s’est exprimé en anglais avec cet accent typique. En la branchant dans la salle de bains, ça fonctionne. J’ai fait chauffer deux fois la bouilloire et ébouillanté le siège des toilettes, on n’est jamais assez prudent.
A.., un correspondant de Couchsurfing, un Ouighour, celui-là même qui m’avait réservé ma chambre, est venu me chercher. Rendez-vous était pris à 11 heures, « Beijing’s Time ». Ici, il faut faire attention, particulièrement pour certains horaires. Il y a en effet l’heure officielle de Pékin et l’heure locale… plus adaptée à la course du soleil.
Les trains et cars « marchent » à l’heure de Pékin.
En deux temps trois mouvements, on a traversé la rue, et, grâce à lui, j’ai pu recharger mon portable chez China Mobile, chose qui m’a été impossible à Urumqi (ils voulaient me vendre une autre SIM, prétextant qu’ on ne pouvait pas recharger une carte achetée à Pékin.…) su combien d’unités il me restait (impossible à savoir à Urumqi) acheté en face un billet de train et couchette du milieu, la plus confortable, pour Kasghar, à 23 heures de train… Départ dimanche midi.
On s’est vu une heure. Il est professeur d’anglais avec un bon accent, première fois que je rencontre un Chinois professeur d’anglais compréhensible. L’été, pendant les vacances scolaires, il devient guide touristique.
Il m’a fait goûter des choses que je n’aurais sans doute pas découvertes seul et c’était délicieux.
Puis le musée de Turpan, assez grandiose, mais bon…
Un tour de taxi à la périphérie de la ville, pour voir. RAS.
Ce garçon m’a « organisé » un circuit pour samedi avec un chauffeur qui parle anglais. C’est bien, mais il ne parle pas bien chinois, comme j’ai pu le constater lorsqu’il m’a appelé tout à l’heure pour confirmation.
Parler chinois n’est pas non plus leur tasse de thé…
« Pinot simple flic »’m’a également appelé, et on s’est compris. Il me prend demain et on va se balader car il n’est pas de service.
Pas surpris, je me suis vu interdire d’accès d’internet café.
Ce soir, je viens de changer d’hôtel. Turpan Hotel Qiannan Lu No2. Chambre trois lits, des serviettes pour trois, au sous-sol frais, pour 50 rmb alors que je payais 100 rmb. Mais là n’est pas l’intérêt. Il y a la WIFI qui fonctionne bien. Le précédent hôtel était pourri, celui-ci est un hôtel des Milles et une nuit super, et le personnel à la réception est adorable.
Petit déjeuner possible. J’en ai pris un. Le personnel m’a offert des suppléments. C’est notre cadeau, m’ont-elles dit.
Il n’y a que très peu de clients, vu la saison.
« Pinot simple flic »’ m’avait donné rendez-vous à midi. Enfin, c’est ce que j’avais interprété. 12.20, personne. Coup de fil et il y avait un décalage horaire que je n’avais pas bien saisi. J’ai donc découvert l’heure de Pékin et l’heure locale qui diffère de deux heures…
En l’attendant, re-visite du marché. De jeunes Ouighours m’ont invité à jouer une partie de billard qui est une passion en Chine. Il y a en a même dans les villages les plus reculés.
Mais comme depuis gamins ils y jouent du matin au soir, je ne faisais pas le poids. J’ai quand même réussi à mettre quelques boules et sauvé ‘’la face’’ sous leurs applaudissements.
Tu es Americain ? Non je suis Français. Ah Dazine. Repète ! Dazine footbool. Ah ! tu veux dire Zidane…
Le policier est arrivé. On est tout d’abord allé à pied rejoindre ses copains qui buvaient un coup. Fort heureusement, le premier jour j’ai dit à ce monsieur que je ne buvais pas…Mon œil… mais j’ai bien fait. Lui non plus mais ses copains descendent les bières à une vitesse stupéfiante, l’un d’entre eux les décapsulant comme un légionnaire, c’est-à-dire avec les dents… Après je ne sais combien de parlottes en Ouighour, on est parti dans la campagne avec Pinot simple flic au volant, ce qui était plus raisonnable… On a traversé des hectares et des hectares de vignes, qui poussent le long de sortes de pergolas, à hauteur d’homme pour la collecte.
Arrivés là, très concentrés, ils ont joué à un jeu local avec des pions noirs et blancs.
Puis on est parti vers une seconde ferme, pour une nouvelle partie. Les hôtes ont été adorables avec moi, sortant une superbe pièce de tissu brodée afin que je m’assoie confortablement, dégustant des tomates cœur-de-bœuf. L’un d’entre eux, non joueur, m’a montré des maisons en ruine, des fours à pain, des puits. Sympa.
Au moment du départ, le fils de mon hôte est rentré de l’école en vélo électrique. Contraste saisissant entre la demeure miséreuse et le vélo électrique. (Il y a des vélos électriques à partir de 195 euros, somme conséquente en Chine a ne surtout pas comparer avec l’Europe).
Enfin vers 19.00 heures on est rentré à Turpan pour dîner dans la rue. Puis re-café et re-bières. Nous nous sommes éclipsés, notre bouteille d’eau minérale à la main.

Visite de Jioaohe. Je suis le premier et nous sommes en tout et pour tout 5 ou 6 visiteurs. Il fait certes chaud, mais curieusement il y a un mince filet d’air frais. En sortant, après disons une bonne heure, les groupes arrivent, cornaqués par leur guide avec leur satanée sono de m… Ouf, j’ai pu apprécier tranquillement ce site.
En saison touristique, ne pas oublier des boules Quies ou le MP3 à fond… avec de la musique ouighour si l’on veut jouir de la majesté du site.
Nous partons ensuite vers les « Karez » ce système de canalisation d’eaux souterraines unique au monde de par sa taille notamment. Plus de 5000 kilomètres de long, 172367 « puits d’air ». Le musée est très pedagogique.
L’on roule ensuite le long des célèbres Flaming Mountains et arrivons à (j’ai oublié le nom) ou juste à côté restent les décors d’un film chinois issus d’un célèbre roman ‘’Journey to the West’’ écrit au 16ème siècle et attribué à Wu Cheng’en.
Puis les grottes de Bezelik où l’on ne peut pas prendre de photos, mais de toute façon il y a très peu de peintures murales encore visibles. J’ai plus tard trouvé un livre avec de nombreuses photos éblouissantes.
Enfin, vue des murs d’enceinte en ruine de Gaochang. Bof.
Tout ce périple se fait tranquillement dans la journée, avec, au milieu, une sieste réparatrice de 13.00 heures à 16.00 heures (fortement recommandée par le chauffeur) puisque l’on doit repasser par Turpan. (Mais il n’avait pas tort)

Ferme, Turpan

Kasghar

Départ pour Kasghar à 11.47 heures. De Turpan il y a un bus toutes les demi-heures pour une bourgade voisine. Une heure de route, 5 minutes à pied et on arrive à la gare : chaos…
Dans la sale (avec un seul L) d’attente, je bavarde avec un Chinois qui s’apprête à passer 40 heures dans le train pour rejoindre Pékin…sans couchette.
Train couchettes, deux étages. Pas de chance, aucun passager de mon compartiment ne daigne me saluer, à l’exception d’un sympathique électronicien chinois qui m’initiera aux arcanes des trains chinois longue distance. Samovar distributeur d’eau chaude pour le thé et les nouilles, deux lavabos pour la toilette, avec de l’eau chaude s’il vous plaît ! En permanence, des vendeuses de fruits, nourriture, « nouilles en plastique » avec la plus forte concentration de MSG (glutamate monosodique)  au monde, magazines, loueurs d’écrans portables épais de six bons centimètres, sur lesquels on peut visionner des films, employée qui passe et repasse la serpillière, balance un sceau d’eau dans les toilettes, et ramasse les boîtes de nouilles à coté de la grande poubelle vide. C’est sans doute trop fatigant de les jeter directement dans la poubelle… Tout au long de la voie, des milliers de sacs plastiques déchiquetés, des bouteilles, des boîtes de nouilles « instantanées » attendant de se faire désintégrer au siècle prochain. Les fenêtres sont fermées (et il doit faire bien chaud l’été…) mais c’est sans compter sur la cuvette des toilettes par ou passent des milliers d’articles…
Train. Si possible, choisir un compartiment au milieu du wagon, loin des toilettes et de la jonction des wagons et du coin fumeur.
Il y a aussi quelques compartiments avec trois couchettes (sans porte) qui peuvent être plus cosy.
Wagon pompeusement appelé « wagon restaurant ». Mon voisin de table, face à moi, un jeune homme à la coiffure abondante et soignée, les ongles noirs de crasse, a découvert un cheveu (que j’ai vu) dans son assiette. Sans beuglement, il a appelé la serveuse qui s’est exécutée en retransvasant probablement son assiette dans une autre…

Mes voisins ayant sommeillé toute l’après-midi ont commencé le soir à jacasser. Ils ne parlaient pas chinois entre eux mais ont fini par bien vouloir comprendre mon chinois et sont allés discuter ailleurs. J’avais une couchette « dure », mais, ma foi, assez confortable grâce à la couverture en guise de second matelas.
07.00 heures. Alors que le soleil n’est pas encore levé et qu’on est bien dans sa couette, réveil en musique de tout le train, bah voyons…
Arrivée 11.00 heures tapantes.
Le taxi ne lisait pas le chinois et ne comprenait pas mon chinois…Heureusement que j’avais mon portable et qu’après une longue conversation avec mon hôtel on est enfin arrivé à bon port pour un prix juste, dixit la jeune femme chinoise qui gère le KKH Breeze hotel et son petit jardin que je recommande. Building 6-3-6313, Kangmei Xiaoqu, No. 268 Seman, Kashgar.

Selon elle, il y aurait 700 hôtels à Kasghar, et seulement 45 pour les étrangers.
De l’hôtel, à pied, l’on peut tranquillement se rendre à la mosquée Aid Kah avec ses 140 piliers en bois ouvragés… La seule chose que l’on puisse voir après s’être fait racketté de 30 rmb, c’est le jardin minable, la façade et les fameux piliers en bois.
A proximité, une partie non détruite du vieux Kasghar en cours de « relifting touristique »…Couleurs acidulées. Nombreux artisans y compris des fabricants d’instruments de musique, des chapeliers, des zingueurs, et des dizaines d’estaminets. Zéro touriste tant Européens que Chinois, nonchalance et j’menfoutisme.
Un bus, le 20, m’emmène pour 1 rmb pour le Mausolée d’Abakh Khoja, l’un des plus beaux exemples d’architecture islamique en Chine.
Afin de rejoindre ce mausolée, un scooter électrique me fait parcourir un petit kilomètre de zones d’habitations délabrées pour 3 rmb. Ces scooters électriques sont géniaux, mais en Chine on les appelle les « Silent killers ».
Entrée 30 rmb… Nous sommes en Chine. Mais magnifique bâtiment.
J’ai raté le marché aux bestiaux de Kasghar qui n’a lieu que le dimanche.
Au retour déambulation dans le Grand bazar, immense. Manque de chance, vent de sable assez fort qui se propulse dans toutes les allées. Les vendeurs passent leur temps à épousseter la marchandise et repousser la poussière un peu plus loin. Les pastèques perdent tout leur attrait, les verres de jus de grenade sont couverts de poussière couleur sable… comme un vieux capuccino, ce qui ne décourage nullement les consommateurs.
A Kasghar il y a deux superbes restaurants, se présentant comme « turcs ».
Très belle décoration, belle carte, bonne chère, savoureux thé servi dans des théières en argent, prix raisonnable. 80 rmb. Mais malgré trois fois plus de serveurs qu’un même restaurant en France, le service est d’une nullité affligeante.
On dérange…

Départ pour la Karakoram highway.
Pour cause d’agenda bouleversé, j’ai pour la première fois traité avec une agence, www.olroadtours.com pour faire une partie de la fameuse Karakoram Highway, l’une des plus hautes routes du monde, qui joint Kasghar à Islamabad (Pakistan). Sur la partie chinoise, on roule à droite. Sur la partie pakistanaise, on roule à gauche…
Ce sont les mêmes chauffeurs. Ca ne doit pas être triste…

Kasghar

De Kasghar à Tashkurghan

De Kasghar à Tashkurghan, il y a environ 300 kilomètres.
Il faisait un temps magnifique et les cimes encore enneigées montraient des sommets à plus de 7000 mètres dont le fameux Muztagh Ata à 7546 mètres.
Très peu de circulation, route large en très bon état à 90 pour cent. On monte à 4400 mètres pour redescendre a 3300. J’ai eu une pensée pour une connaissance qui a fait cette route en vélo… seule jusqu’en Europe…
Les photos sont plus parlantes. Le lac Karakul, tant vanté par les guides, ne m’a pas emballé du tout, le lac Lugu (certes plus grand), qui est à cheval sur le Yunnan et le Sichuan, est bien plus majestueux.
Nous sommes en pays tadjik. Le Tadjikistan est très proche. Au bord du lac, quelques habitations tadjik en mauvais béton, tombant en ruine, des yaks y cherchent pâture.
Le chauffeur s’est arêté chez un de ses « amis », dans une minuscule masure, ou le poêle ronronnait. On a bu le thé puis immédiatement, mais c’est bien compréhensible, l’hôte a sorti un sac de verroteries du Pakistan, disait-il. Pourquoi du Pakistan et pas du Xinjiang ? Pas de réponse. Ca doit être plus exotique…
Le chauffeur/guide m’a proposé de passer la nuit là, mais j’ai décliné l’offre ne trouvant rien de bien intéressant à faire là.
Tashkurghan. Le Stone castle, qui protégeait les caravanes est à visiter.
La bourgade de Tashkurghan (dernière ville avant la frontière avec le Pakistan) en béton-armé où les seuls outils des architectes (ou plutôt des dessinateurs de parallélépipèdes), soit l’équerre et la règle, est remplie d’hôtels et assoupie. Seules les élégantes coiffes des femmes tadjiks ont retenu mon attention.
Deux gamins qui sortaient de l’école m’ont demandé de les prendre en photo. Fais voir, et m’ont donné leur QQ. Ca y est, c’est posté. Naturellement, pour eux, je suis un Américain, et ils m’ont fait voir leurs cahiers d’exercices anglais. Pas mal du tout.
Tu sais où il y a un barbier ? Et c’est parti.
Le barbier, sympa, commence par une longue et forte friction manuelle du visage. A un moment, j’ai dit stop pour voir ce qu’il avait dans la main. Et non ce n’était pas un tampon-jex, mais sa main calleuse. Pas de savon à barbe.
Rien à voir avec la douceur et les senteurs des barbiers turcs.
Nuit avec une couverture chauffante, mais l’électricité étant coupée une bonne partie de la nuit, ce fut une mauvaise nuit, aussi probablement à cause de l’altitude. Retour hélas sous un temps plus ou moins bouché.
Un couple qui a raté le car fait du stop. Le chauffeur les prend, mais c’est payant. Il est américain et sa copine est anglo-pakistanaise, tous deux profs d’anglais dans un bled en Chine. Ils sont habillés très légèrement et ont dormi (en fait crevé de froid) chez l’habitant. Ils dévoreront nos biscuits.

Karakoram Highway

Retour à Kasghar

A Kasghar où les activités sont plus que limitées, j‘ai été très agréablement surpris par la visite d’une immense fabrique d’instruments de musique. (On n’en visite qu’une infime partie, mais j’ai estimé la fabrique à 800 mètres de long…) Pas de billet d’entrée. Un comble en Chine, et un guide adorable. En plus, ce qui n’a rien à voir avec la musique, il y a un artisan chapelier sympathique, qui vend des chapeaux en fourrures, des toques en mouton. A ne pas manquer.
Avion pour Urumqi, survol du désert pendant sans doute plus d’une heure, disons plus de 1000 kilomètres, impressionnant. Le néant et des points microscopiques de vie. De vie ou de survie ?
Eh bien, en 2010 j’ai adoré mes trois mois dans le Yunnan, en 2011 j’ai aimé quelques parties du Sichuan (2.5 mois) mais je n’ai pas été emballé par ce que j’ai vu et ressenti au Xinjiang. On me rétorquera que je n’ai pas tout vu…

Les Ouighours ne sont pas drôles du tout (à part un ou deux, y compris le policier de Turpan).
Les chauffeurs de taxi ouighours de Kasghar que j’ai hélé conduisent comme des brutes, pied au plancher, klaxon à fond pour n’importe quel prétexte… sans aucun respect pour les autres. Et je connais un tout petit peu la Chine pour pouvoir dire que je n’avais jamais encore vu autant de mépris pour les autres… Les autres, ce sont les autres véhicules et les pauvres piétons, carrioles à cheval, enfants… Un klaxon en France est utilisé environ 10.000 fois. En Chine, c’est 400.000 fois, ce qui fait que notamment les klaxons des voitures européennes produites en Chine sont sinisés.

A cette période de l’année, il n’y a presque pas de touristes dans le Xinjiang…
Agence www.olroadtours.com à Kasghar
Le jour précédent j’ai rencontré le frère d’Abdul, « patron de Oldroadtours »’ qui m’a dit nous ferons/visiterons ceci et cela… y compris 2 heures de cheval en allant au lac Karakul. Nous avions convenu d’un prix hors tickets « racket » d’entrée sur les sites.
Abdul, le patron chauffeur, est arrivé avec 15 minutes de retard, son bureau n’étant pourtant qu’à 5 minutes à pied de l’hôtel, et nous avons pris la route avec son mini van japonais confortable.
Ce n’est pas un type désagréable, mais il ne s’exprimait qu’en mauvais anglais, et quand je lui demandais, comment on dit ca en chinois… Silence, je ne sais pas…
Nous nous sommes arrêtés 30 mn plus tard dans un village et avons acheté de l’eau (il faut beaucoup boire en altitude) et de quoi grignoter.
Au lac Karakul, bien que n’ayant nulle envie de monter à cheval, l’endroit ne me branchait pas, je lui ai demandé où étaient les chevaux. Oh là bas… Je n’ai vu que de yaks…
Arrivée à Tashkurgan : il y a de nombreux hôtels et il m’a demandé d’en choisir un, comment pourrais- je ? Puis il s’est garé devant celui qu’il connaissait. Il m’a demandé de payer 200 rmb + 100 caution de clé…
J’ai dit désolé, mais l’accord incluait l’hôtel et la nourriture… Ah bon?  Vous êtes sûr ? Il n’a pas insisté, mais a essayé de me b..

J’ai gelé dans l’hôtel et passé une mauvaise nuit. Couverture chauffante, mais pas d’électricité dans la chambre de ? (lorsque je me suis réveillé à cause du froid), à 06.00 heures.
Moralité. Eviter cette agence qui aurait pignon sur rue. Ecrire noir sur blanc les prestations et les faire signer. Le chauffeur recommande par le KKH Breeze n’était pas disponible.

 

Un remarquable guide en anglais Xinjiang China’s Central Asia de Jeremy Tredinnick, ISBN 978-962-217-790-1
Rien à voir avec le Lonely Planet
Un site dédié, www.farwestchina.com, en anglais, d’un Américain amoureux du Xinjiang. Site « illisible » car censuré en Chine. A consulter avant de partir et pas pendant votre voyage.

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