Le Sichuan, de Muli à Leshan.Partie 3

Muli, un bled, pas grand-chose. Je débarque dans un hôtel, pas mal, où pour la première fois on me demande non pas une nuit de caution mais cinq! Repartant le lendemain matin à 07.00 heures, j’ai flairé une embrouille sur la restitution de la caution. Ce n’est pas la première fois que je vais à l’hôtel en Chine. Salut! Un tripoteur taxi m’emmène ailleurs. Glauque à souhait, mais bon, pour une nuit, ca ira. J’ai ensuite fait l’erreur de demander à un policier de m’aider à rejoindre Ya Ding puisque pas de car. Il a appelé son chef, très courtois, qui m’a tout de suite demandé où je dormais. Oh la la c’est trop dangereux pour un étranger. On va vous sortir de là et vous trouver un lieu sur.. A Muli !!

Bon, ils prennent leur T….a, je récupère mon sac à dos, avec un sourire d’excuse à la tôlière qui ne pipe mot, et les pandores me conduisent à l’hôtel que j’avais décliné se faisant fort de descendre le montant de la caution. La patronne n’a rien voulu entendre et tous penauds, ils ne savaient plus quoi faire de moi. Finalement, après avoir circulé dans les 2 ou 3 rues de Lei Bo, ils m’en ont trouvé un.. Mais impossible d’aller plus loin, pas de communication vers Ya Ding Nature park qui était l’un de mes buts. Dur, car il faut virer de bord.

Retour à Xi Chang au même hôtel central et bon marché, d’où l’utilité de ne pas jeter les cartes de visite des hôtels… J’ai attrapé la crève. Le patron de l’hôtel a désigné d’office une employée qui m’a emmené à l’hôpital. Heureusement que j’étais accompagné car à chaque acte, c’est passage à la caisse puis visite, passage à la caisse, un vrai casse tête chinois pour moi puis prise de sang… La méthodologie est différente. On passe sa main à travers un mini guichet et une infirmière vous scarifie le bout du doigt avec une plume genre plume sergent major.. Puis elle appose une pipette très fine pour aspirer le sang. 10 minutes plus tard, on a les résultats. On retourne voir le jeune médecin qui me dit seulement: OK. Me voila rassuré. Après un nouveau règlement je vais chercher mes médicaments. 24 heures plus tard je serai sur pied.

Je n’ai aucun problème pour acheter un billet de car, mais quand on me répond qu’il n’y en a pas, (non pas qu’il n’y ait plus de place) je ne comprends pas pourquoi et je suis un peu désemparé. Chance, 4 étudiants baragouinaient anglais. Ils m’apprennent que la route vers Chengdu est coupée (un pont emporté) ainsi que le train suite aux inondations..Ah c’est ce que j’ai vu hier soir à la télé, mais je ne pouvais pas comprendre où c’était précisément. Une heure d’avion pour Chengdu? Cher et pas de billet avant 3 jours… Et compte tenu des pratiques du surbooking, je ne suis pas 100% certain de partir à l’heure. Méfiance. Rester ici 3 jours, mortel.. Attendre que le pont soit reconstruit… Bon, eh bien je repars en sens inverse en car vers Leshan, 3 fois 8 heures de car…

A Leshan j’ai retrouvé Lei de CS et ses amis. On a dîné dans un hot pot pas mal, mais franchement, je sais bien que c’est la spécialité du Sichuan, ça n’a rien à voir avec les parfums subtils de beaucoup de cuisines chinoises. On jette un peu n’importe quoi dans un bouillon épicé ,comme ça on fait passer tout un tas d’ingrédients dont des fleurs, quoique les fleurs, ce soit assez bon. Lei m’a écrit ma route, et j’ai ainsi découvert trois lieux (référencés nul part):

De Leshan, j’ai rejoint XHIXI en car. Assis à côté du chauffeur, place du mort, mais belle vue.
Intriguée, car que pouvais donc bien faire un laowai ici, ma voisine m’a demandé où j’allais. Tendant une oreille attentive à l’étranger qui articulait trois mots de chinois, le chauffeur a fait un long discours…… Soudain, en rase campagne, le car a pilé sec et ma voisine m’a invité à descendre avec elle. On a traversé des champs et de tous petits hameaux. J’ai compris que la route était coupée et que l’on prendrait un autre chemin. J’ai pris des photos pour me repérer au retour. On a marché d’un bon pas 20 minutes. Arrivés au bord d’un fleuve, il y avait un bac. Elle m’a confié à un passager et est repartie reprendre un autre car. Il y a beaucoup de gens bien en Chine. Le passager m’a conduit jusqu’à la gare.

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C’est une vieille ligne de train à vapeur sino-anglais de 1959. Jiayang Narrow Gauge Train. Ligne XHIXI BAJIAOGOU. Une voie pour le charbon, une voie pour les passagers. J’ai fait la connaissance de quatre sympathiques lycéens /es qui m‘ont plus tard confié que c‘était la première fois qu‘il voyaient un laowai en chair et en os. En attendant le train on a déjeuné sur le quai. La serveuse m’a timidement et gentiment apporté une fourchette, ce qui est bien la première fois que cela m’arrive en Chine. Délicate attention. (Mais je n’ai aucun problème avec les baguettes). C’est un tout petit train. Un wagon avec places assises et numérotées, et d’autres où la population s’entasse debout. On s’arrête souvent et le trajet dans un paysage varié et coloré dure 1 heure 30. C’est le moyen de communication des habitants locaux puis on revient. Belle journée.

L’on peut, de Leshan, affréter un taxi et visiter la très grande maison de GUO MORUO, un célèbre écrivain Chinois. C’est classé « Key national Relics Preservation Unit » et « Provincial Base for Patriotism and Tradition Education » A vos souhaits… A part la conductrice de taxi et moi, personne.

Plus proche, et accessible en bus le musée de l‘ébène ainsi que de nombreux bois pétrifiés vaut le détour…Certaines sculptures auraient nécessité 8 artisans et trois années de labeur. C’est incroyablement ciselé. Pas mal de touristes, mais, faute de temps les guides ne les conduisent pas au premier étage. J’avais donc la moitié du musée pour moi tout seul, tranquille…

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