Sichuan, de Chengdu à Bai Lu. Partie 5

Départ donc pour Chengdu….
Je prends le car et rencontre un jeune chinois, professeur de chinois. Chic, me dis-je je vais pouvoir améliorer mon chinois. Non, il préfère, ça va plus vite, utiliser son broken English. Après le car qui s’est arrêté avant Lu Ding, on prend une navette, un mini van pour rejoindre Lu Ding. Nous sommes 8 + le chauffeur entassés comme des sardines. On devrait arriver dans 20 minutes…Sur une route défoncée en construction, le chauffeur se faufile et slalom à la chinoise, mais à un moment: STOP. Jamais vu un embouteillage pareil. Des centaines de camions, cars, voitures, bloqués par un simple camion en panne.(On l’a su plus tard). Il pleut comme il faut, on ne respire plus dans le mini van. On n’attend pas de miracle. D’après certains, la ville n’est pas loin…t’es sûr demandais-je au prof? Oui. Le chauffeur me l’a confirmé… C’était ça ou bien passer la nuit dans le mini van.

Bon, la nuit sans éclairage, ma lampe torche d’une main, il serait temps que j’achète une frontale, le parapluie de l’autre, on patauge dans les ornières et la gadoue de la route en construction. Une bonne heure plus tard après avoir couru comme des fous avant le dynamitage d’une falaise, on se réfugie exténués sous le grand parasol d’un vendeur. Un moine qui ne vivrait parait il que de l’aumône joue avec son I machin dernier cri en croquant une pomme… Et des I machin dernier cri, il n’y en a pas encore des tonnes en Chine.

Sur les 8, il n’en reste que 4, les autres marchaient beaucoup plus vite que nous. Voyant quelques motos venir de ce que je présume être la ville, je suggère au prof d’en affréter. Ah! il n’y avait pas pensé. Finalement, c’est un taxi qui viendra nous chercher tous quatre, à minuit, sans pour autant nous extorquer de l‘argent, ce qu’il aurait aisément pu faire. Le taxi a roulé 45 minutes chrono. Autant dire que si on avait marché, on ne serait jamais arrivé. Je suis un étranger. Les deux autres garçons, 20 ans, étaient des manœuvres. Plus jeunes, pas chargés, ils marchaient naturellement plus vite que moi. Ils m’ont aidé et jamais laissé tomber. On communiquait par signe. Merci à eux. A la gare routière, pas une chambre de libre… Sous une pluie battante, vers minuit, on a déniché une gargote où l’on s’est rassasié. Puis les garçons ont eu une idée géniale : On va dormir à l’internet café en face de la gare. Wow! J’avais peur de ne pas être accepté, car rarissimement, et tout particulièrement dans les petites villes les étrangers ne peuvent accéder aux cafés internet. Mais là, pas de problème. L’employé a stocké nos bagages dans un local fermé et nous nous sommes endormis vers 2 heures du matin dans de larges et moelleux fauteuils. Pas de musique la nuit, ni le staccato des mitrailleuses vidéo, un rêve. Nous avons tous très bien dormi, réveil à 6 heures et repris un car à 7 heures en achetant les derniers billets. Ouf.

c01

Le professeur m’a invité chez lui, ses paysans de parents étant absents. On arrive à Chengdu et venant dont nous venions cela fait un choc, puis après 2 heures de bus on arrive à son hameau, près de Peng Zhou. Je dis bien hameau car c’est vraiment tout petit et rare. Ce sont de mini immeubles de trois étages entièrement neufs, des boîtes…construits suite au séisme de 2008. Pour aller dîner, on attrape un bus pour le village où tout est également neuf, mais avec une architecture locale en béton et bois assez élégante dans le style de la région. On revient en 30 minutes à pied, car pas de bus. On est vraiment à la campagne. Dans son broken English, j’ai compris que l’on irait demain dans un village français !
c02

Qu’est-ce que c’est ? 20 minutes de car plus tard, on débarque à BAI LU dans un village de style français ! La plupart des styles architecturaux sont mélangés, les petits immeubles haussmanniens et les maisons strasbourgeoises, le château de la Loire, l’hôtel IRIS, sic, le restaurant LES CHAMPS. L’épicerie où l’on trouve du vin rouge chinois « Great Wall (ça c’est connu, mais aussi du « Grand Bato, du Bordux » … est dénommée «Le Super marché». Le Café de Flore… le tout à la sauce et aux couleurs chinoises. C’est grand, plusieurs rues, très gai, coloré, détonnant. Ce village tout neuf, pas entièrement terminé ,réellement habité par des Chinois, a été inauguré au printemps 2011. C’est un partenariat Franco- Chinois suite au tremblement de terre de 2008. Rare en Chine, on ne paye pas de ticket racket d’entrée… il leur reste un peu de pudeur… Il coule une jolie rivière, et les restes d’une arche d’un pont construit par des missionnaires, plusieurs cafés, terrasses, parasols. Sympa. Un peu plus loin une rare école qui ait résisté au séisme. Nombreux dessins réalisés par des enfants après le séisme. Très touchant.

Un peu plus loin, mais chantier interdit au public, une très grande église et ses annexes en reconstruction. Elle a souffert du tremblement de terre, mais la reconstruire est important pour faire revenir les touristes et le business des photos de jeunes mariés…

Laisser un commentaire